Sainte Clémence

Émile Meunier : « L’excès de densité bâtie se retourne contre les habitants »

  • Le 21 mars dernier, jour du printemps et des Clémences, le patron EELV de la Commission Urbanisme du Conseil de Paris, n’a pas manqué de renouveler son plaidoyer pour sauver le petit R+1 du 39 rue Myrha de la démolition et de la construction programmée d’un gros R+5 en lieux et place : « Continuer à construire le moindre espace libre serait une erreur à mon sens ».
  • Une belle persévérance qui mérite d’être signalée.

Cavé Goutte d’Or, qui pour sa part n’a jamais manqué de saluer le souci d’Émile Meunier d’« épargner, s’il vous plait, la pauvre petite dent creuse » du 39 rue Myrha, a déjà regretté que cet élu influent du Conseil de Paris ne réussisse finalement pas à convaincre son collègue vert David Belliard, patron quant à lui de la RIVP constructrice, de renoncer à profiter de ce moindre espace libre pour y édifier un R+5 très disgracieux.

Annoncé dès septembre 2022 (« objet d’une solennelle demande de grâce de l’élu Vert Émile Meunier, président de la Commission d’urbanisme au Conseil de Paris, le 39 rue Myrha est sur le point d’être démoli », écrivions-nous alors), l’échec d’un vert sur deux était hélas confirmé en décembre : le 39 rue Myrha ne passerait pas l’année (ici pour mémoire).

Mais, Sainte Clémence oblige, le 21 mars 2023, le président de la 5e Commission (dont l’intitulé complet est « Urbanisme – Logement – Grand Paris – Politique de la Ville », ce qui est manifestement trop) n’a pas hésité à réitérer ses propos sur la protection des dents creuses et des espaces de respiration dans le futur PLU de Paris en en soulignant le caractère vital : « À l’heure du rapport du GIEC, les demandes (des Verts) pour le futur PLU de Paris sont vitales ».

Si vitales en effet que les meilleurs esprits (dont nous sommes) pensaient que le GIEC pourrait contribuer à protéger le patrimoine culturel et architectural que la Commission du Vieux Paris n’avait pas réussi à faire prévaloir : « L’architecture faubourienne de la Goutte d’Or sauvée par le GIEC », titrait le blog le 19 avril 2022.

Et Émile Meunier d’insister encore, toujours en ce 21 mars 2023 : « Je pense que la ville est déjà trop dense. Donc la production de logements ou d’équipements doit passer par la mutation des bâtiments existants plutôt que par la construction nouvelle (qui est très émettrice de carbone) » (conversation sur Tweeter, 21-22 mars 2023).

Dont acte

Nul doute que l’échec du 39 rue Myrha sera une leçon, tant pour les politiques élus que pour les riverains électeurs, et que l’espace récemment créé par les démolitions irrégulièrement autorisées aux 28 et 30 de la rue Cavé ne sera pas laissé à la libre appréciation des « demandes vitales » des uns ou des autres. Car légalement, comme nous l’avons développé ici dès novembre 2021, aucun permis de construire un édifice de plus de deux étages ne pourra être accordé sur ces deux parcelles (cf. « Rappel à la loi »).

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SVP

S’il vous plaît 2023

  • Entre le « S’il vous plaît, épargnez-la ! » du patron (vert) de la Commission d’Urbanisme et le « Ne vous en déplaise, nous la raserons ! » du patron (vert) de la RIVP, la petite maison faubourienne du 39 rue Myrha n’aura donc pas passé l’année 2022.
  • Devant cette nouvelle épreuve de rénovation urbaine participative et concertée s’il en est, le blog de Cavé Goutte d’Or ne souhaite que plus urbainement une Bonne année 2023 à ses lecteurs et au quartier.

Le 39 rue Myrha rasé de près le 29 décembre 2022 (photo CGO).

Le 39 rue Myrha rasé d’encore plus près le 1er janvier 2023 (photo CGO).

« S’il vous plaît ! » pour mémoire

Le 39 rue Myrha
prêt pour le réveillon

Réveillons-nous, folle ville! (photo CGO, nuit du 31 décembre 2022.

Vers une permanence de la politique de la ville
dans la Goutte d’Or?

  • Sur le même sujet (ou presque):

Effet NUPES? Le pouvoir des Verts réduit à peau de chagrin dans la Goutte d’Or.
Empreinte verte: L’architecture faubourienne de la Goutte d’Or sauvée par le GIEC.
Rappel à la loi: Paris conjugue son futur PLU au présent.
Résistance: Les nouvelles opérations immobilières de la Ville de Paris à la Goutte d’Or contrariées par le futur PLU.
Le 39 rue Myrha vu par la Commission du Vieux Paris qui constate que « tout plan d’ensemble semble avoir été écarté et (que) les reconstructions sont menées au coup par coup, en fonction des opportunités, sans aucune prescription architecturale préalable » et propose en conséquence de rejeter la demande de démolition (séance plénière du 26 avril 2018).
« La doctrine des écologistes sur les dents creuses » (BOVP 16-19 novembre 2021, page 231).

« La doctrine des écologistes sur les dents creuses » (Bulletin officiel de la Ville de Paris, 16-19 novembre 2021, page 231Agrandir le texte).

Superbe cadeau d’un de ses fidèles lecteurs à l’équipe du blog de Cavé Goutte d’Or lors de son dernier comité de rédaction de 2022 (via La Louve, 31 décembre 2022).

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Effet Nupes ?

Le pouvoir des Verts réduit à peau de chagrin dans la Goutte d’Or

  • Objet d’une solennelle demande de grâce de l’élu Vert Émile Meunier, président de la Commission d’urbanisme au Conseil de Paris, le 39 rue Myrha est sur le point d’être démoli.

«La pauvre petite dent creuse qui reste sur la rue Myrha, s’il vous plaît, épargnez-la!» (Émile Meunier, Bulletin officiel de la Ville de Paris, Débats, 16-19 novembre 2021, page 232).

On s’est étonné ici du vote, par Émile Meunier et le Groupe écologiste de Paris, de la délibération du conseil municipal tentant d’imposer, aux 28 et 30 rue Cavé, un projet immobilier frontalement contraire à « la doctrine des Verts sur les dents creuses » et à « l’urbanisme de la respiration dans le 18e arrondissement » défendu lors des élections municipales de 2020 par le même Émile Meunier, devenu patron de la Commission d’urbanisme de la capitale (la doctrine ici, la respiration ici).

Le vote positif des Verts sur ce projet (dont Cavé Goutte d’Or a démontré qu’il était irréalisable sans violer trois autres délibérations antérieures du Conseil de Paris) n’aura pour le moins pas été récompensé par ce qui aurait pu être un geste compensatoire en leur faveur sur une autre adresse toute proche : les habitants du quartier doivent aujourd’hui constater en effet que l’appel d’Émile Meunier à « épargner le 39 rue Myrha » (dont la survie était aussi incidemment demandée par la Commission du Vieux Paris) n’est pas davantage considéré.

« S’il vous plait ! »

« Pareil appel au secours est, au sens littéral, inouï », écrivions-nous le 13 février 2022. « Qu’il ait été lancé au Conseil de Paris par un élu de la majorité municipale, qui plus est président de la Commission d’urbanisme, sans que le projet de démolition/reconstruction ne soit abandonné, doit en revanche devenir retentissant ».

Mais les barricades sont aujourd’hui posées assez silencieusement (Photos CGO 25 septembre 2022)…

… et déjouent les pronostics enthousiastes du printemps sur le pouvoir des Verts parisiens en matière d’urbanisme:

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Point d’orgue

Pour en finir avec le déclassement de la Goutte d’Or

  • Devant la confusion qui agitait les écrans et les ondes en marge des élections présidentielles et législatives, le blog s’est tu depuis ses deux fulgurants billets d’avril dernier :
    – l’un misant avec une belle intuition sur le rapprochement Macron-Klein devenu réalité avec la nomination de l’ancien président de l’ANRU à la politique de la ville (« Si Jaurès eu »),
    – l’autre mettant aussi très justement en lumière la malheureuse communication de La France insoumise qui, avec son Iftar Pop’ de Villeurbanne, rivalisait avec la Ville de Paris dans le faux populaire (« Sémantique moi non plus »).

*
Nouveau passage de témoin

On se souvient qu’à la rentrée de septembre 2021, Cavé Goutte d’Or passait magistralement la main sur le dossier Boris Vian. Si magistralement que le Conseil d’État lui-même la reprit quelques jours plus tard, la main, en donnant raison à l’association dans son référé contre le permis de construire accordé par la maire de Paris à Pariseine. Cela au grand dam des élus de la majorité qui ne craignaient pas d’annoncer faussement devant leurs pairs du Conseil de Paris que les recours avaient été purgés et que la Ville pouvait aller de l’avant avec ses projets prétendument soutenus par tous sauf par Cavé Goutte d’Or:

« Ces recours sont aujourd’hui purgés. Donc le projet a pu redémarrer et nous sommes tous impatients qu’il arrive à son terme et ce sera pour ce quartier de la Goutte d’Or une avancée très importante, très attendue par ses habitants » (Jean-Philippe Daviaud, Conseil de Paris, séance du jeudi 14 octobre 2021 [vidéo 06:06:27-06:07:53] contredit le même jour par le Conseil d’État qui rejetait le pourvoi de l’exécutif parisien contre l’ordonnance du Tribunal administratif qui, à la requête de Cavé Goutte d’Or, avait suspendu le permis, – cela au motif cinglant qu’il était « manifeste qu’aucun des moyens (soulevés par la Ville) n’était de nature à (en) permettre l’admission ».

Depuis, l’autre procédure engagée parallèlement par Cavé Goutte d’Or contre la délibération du Conseil de Paris qui avait levé les réserves du commissaire enquêteur sur le projet de déclassement de la rue Boris Vian a, quant à elle, abouti à une relax. Relax, oserons-nous dire en mélangeant tous les genres, et relax avec réserve puisque aussi bien le Tribunal administratif évoque les lacunes de la concertation que la Ville se targue, au contraire, d’avoir scrupuleusement respectée.

Déclassement du quartier

Si le Tribunal administratif a validé en juin le déclassement de la rue Boris Vian, un déclassement de voirie jugé inutile par le commissaire enquêteur chargé d’en examiner le projet en été 2019 et contesté ensuite par Cavé Goutte d’Or, le mot « déclassement » vient, comme en point d’orgue, marquer le déclassement général qu’a subi et continue de subir le quartier au nom de sa réhabilitation.

> Lire la suite: Le Tribunal administratif de Paris valide le déclassement de la rue Boris Vian (avec réserve!)

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Déconcertation

Le TA valide le déclassement de la rue Boris Vian (avec réserve!)

  • Dans un attendu sévère glissé au cœur d’un jugement pour le reste peu audacieux (notamment comparé à la richesse du recours de Cavé Goutte d’Or), les juges donnent raison à l’association sur l’un de ses griefs phares dont on espère que les habitants sauront le reprendre.

Selon le Tribunal administratif de Paris, l’exposé des motifs de la délibération qui a autorisé le déclassement de la rue Boris Vian « contient des erreurs », mais « il ne ressort pas des pièces du dossier » que ces erreurs « auraient pu fausser l’information des conseillers municipaux ». Illustration: la couverture de l’ancien terrain de sport de la Goutte d’Or (août 2022).

Pour une réserve, c’est une réserve. Une réserve qui vient ainsi ironiquement donner quelque relief à celles que le commissaire enquêteur avait émises à son avis favorable. Et le quartier se voit au final conforté par les juges dans le sentiment qu’il tente inlassablement d’exprimer sur le défaut de concertation que masque mal l’hyper-activisme participatif de la Mairie dans ses déambulations itinérantes sur l’éternelle rénovation de la Goutte d’Or.

Le quartier en première ligne

Le quartier en effet, et pas seulement l’association, est comme remis en selle par les juges dans cet attendu d’humeur et il n’est d’ailleurs plus lieu de laisser Cavé Goutte d’Or seule au front.

Sans doute est-il même contreproductif de laisser les élus penser que leurs projets seraient « très attendus par les habitants » et auraient « pris du retard, notamment en raison de recours qui allaient un petit peu à l’encontre des discussions et des concertations qui avaient eu lieu pendant très longtemps avec les habitants et les associations », pour le dire comme Jean-Philippe Daviaud le faisait devant le Conseil de Paris du 14 octobre 2021.

Car après avoir été contredit ce jour-là par le Conseil d’État en pleine séance du Conseil de Paris, Jean-Philippe Daviaud est contredit cette fois-ci par le Tribunal administratif de Paris qui, dans son jugement du 2 juin 2022, évoque les erreurs de l’exécutif dans sa présentation du dossier au Conseil de Paris et remet en cause rien moins que « le consensus que le projet a pu emporter lors de l’enquête publique » :

Des erreurs avérées

On admire la prouesse syntaxique derrière laquelle le Tribunal tente de cacher son embarras, pour ne pas dire son désarroi : selon les juges, en effet, l’exposé des motifs que critique Cavé Goutte d’Or « contient des erreurs », mais « il ne ressort pas des pièces du dossier » (et l’exposé des motifs en est une majeure) que ces erreurs « auraient pu fausser l’information des conseillers municipaux ». Soit.

Quant aux erreurs ainsi avérées de l’exposé des motifs, la richesse grammaticale du jugement permet de les associer au « contenu des synthèses des consultations menées » (synthèses faites par le commissaire enquêteur dans son rapport à la maire de Paris et/ou par la maire de Paris dans sa transmission du rapport aux conseillers municipaux), aux « subventions prévues » (on se souvient que l’exposé des motifs confondait à dessein l’opération Boris Vian et la convention NPNRU) ou aux « appréciations sujettes à discussion », elles-mêmes se rapportant au « niveau du consensus que le projet a pu emporter lors de l’enquête publique ». Re-soit.

Le consensus que si l’on s’en sert

Pour ce qui est de se servir du consensus, le Tribunal le fait avec peine dans un attendu encore plus emprunté (emprunté à qui d’ailleurs ?). Au point 3 de son jugement du 2 juin 2022, long développement au cours duquel il remet en question les conclusions du commissaire enquêteur, il pose en effet qu’« il ressort des pièces du dossier (toujours elles, NDLR) que le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable sur le déclassement assorti de deux réserves dont il précise que la levée conditionne le caractère favorable », mais il vide cette condition de toute substance en estimant que les réserves portaient, pour la première concernant les projets alternatifs à étudier, « sur des questions étrangères à la législation sur la voirie routière (…) et ne conditionne dès lors pas l’avis favorable délivré », pour la seconde concernant l’étude à mener de novembre 2019 à février 2020, que ces dates n’avaient qu’une valeur indicative.

Définie par les juges comme « une obligation de moyens », la condition de réflexion que le commissaire enquêteur entendait voir menée « de novembre 2019 à février 2020 » est ainsi considérée par les juges comme satisfaite lorsque la Ville de Paris porte la question devant le Conseil en novembre 2019. Jouant avec le temps comme avec les mots, le Tribunal en conclut que la réserve évoquant la date de février 2020 « pouvait  être considérée comme levée en novembre 2019 lorsque la délibération en cause a été votée ».

Dernier attendu pour la route, voirie s’il en est : « La Ville de Paris n’est pas la partie perdante », précise le Tribunal au moment de faire les comptes et de libérer la municipalité de toute indemnité envers l’association. Ce qui pouvait paraitre une gageure quand on sait que, dans un premier geste de défense, la Ville avait tenté de plaider la fin de non recevoir de l’association Cavé Goutte d’Or. Dans son mémoire en réponse, la maire de Paris estimait en effet pouvoir (et devoir) écarter l’intérêt à agir de l’association en quelques lignes (néanmoins présentées « à titre principal ») aux motifs que la préoccupation de ses membres portait « sur la qualité architecturale et urbanistique des opérations immobilières du secteur et non sur les modalités de gestion domaniale comme un déclassement de dépendance du domaine public routier », et qu’elle ne démontrait pas « en quoi le déclassement décidé par le Conseil de Paris nuirait aux intérêts (qu’elle) s’est donné pour objet de défendre ».

> Lire le dernier mémoire de Cavé Goutte d’Or dans ce dossier.
> Lire le jugement du Tribunal administratif du 2 juin 2022.

Petite forêt deviendra grande. Plantation bonsai au square Léon. Un art du paillage (détail). (Photos CGO, août 2022).

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Sursaut

Le TA couvre la démolition du Démol?

  • … et le quartier aussi, semble-t-il, qui paraît une nouvelle fois résigné à se crier « abandonné » et à ne demander aux élus qu’une énième « réunion en Mairie » pour venir à bout des questions de sécurité et de mal-être dans un secteur dont les renouvellements urbains successifs ne semblent que renouveler le statut défavorisé.

La couverture de l’ancien terrain de sport de la Goutte d’Or (Photo montage CGO, août 2022).

Le dernier vestige du Démol, esplanade jusqu’ici ouverte en plein ciel, marque qu’on pensait indélébile du vieux quartier de la Goutte d’Or, se voit donc recouvert, en cette rentrée 2022, du frêle chapiteau censé en empêcher les mésusages. Salué une dernière fois par Cavé Goutte d’Or lors de la Saint Boris 2021 (« La Goutte d’Or à cœur ouvert »), le terrain de sport sera bientôt terrain de jeux, signe d’un temps qui passe.

Comme semble avoir perdu son âme, à l’autre bout de ce malheureux tronçon de la rue de la Goutte d’Or, l’ancienne terrasse de la pointe, elle aussi recouverte de planches censées en empêcher les mésusages, la poupe du bateau Goutte d’Or sombre, laissant les habitants eux-mêmes mésusés.

Sur le chantier de l’ancien TEP Goutte d’Or : « Votre réussite commence ici » (Photo CGO, 14 août 2022).

« Nous nous sentons
totalement abandonnés. Cordialement »

Sic pour mésusés car, en dépit de la construction du nouveau fleuron  de la nouvelle réhabilitation de la Goutte d’Or, les habitants peu reconnaissants se plaignent en effet toujours des conditions de vie intolérables dans ce quartier surprotégé par une Mairie qui, à en croire une conversation récente sur internet, ne se montre pas même désemparée.

Au moment où Julien Dray, figure historique du Parti socialiste français, rappelle à qui veut bien l’entendre que « le droit à la sécurité concerne les plus faibles et qu’aussi longtemps que la gauche ne le comprend pas, les citoyens auront l’impression qu’on ne s’occupe pas d’eux » (CNews, 3 septembre 2022), la Mairie du 18e (arrondissement lui-même marqué par des figures socialistes historiques comme Lionel Jospin, Daniel Vaillant, Bertrand Delanoë) se voit à nouveau interpelée sur la question par des citoyens très aimables, presque dociles :

« Serait-il possible de prévoir une réunion en Mairie sur la rue de la Goutte d’Or et aussi sur l’évolution de la situation concernant les mineurs (ou non) isolés ? Nous nous sentons totalement abandonnés. Cordialement », écrit ainsi une habitante en réaction au signalement glaçant du harcèlement dont a fait l’objet une autre habitante aux abords du square Alain Bashung.

À l’initiative de la conversation, une habitante souvent active dans ce type de partage avec les élus, responsables municipaux et préfectoraux, jadis auteure d’une pétition qui eut quelque succès et mettait en relation la sécurité des lieux avec « les erreurs historiques (qui) ont été faites dans l’aménagement et la gestion du quartier notamment depuis l’opération de réhabilitation urbaine des années 1980 » (ici pour mémoire), se dit aujourd’hui à nouveau préoccupée.

Elle le fait en des termes très civils, très civiques :

« Je ne sais plus que penser ni à qui m’adresser pour signaler ces faits, s’il faut se désoler de constater que de jeunes hommes dorment dehors dans un parc et tenter de les aider, ou faire en sorte qu’on les déloge le plus rapidement possible et demander plus de moyens pour la sécurité de la ville et de ce quartier en particulier, ou enquêter sur les causes de la misère et de la délinquance que l’on croise dans le quartier pour lutter contre elles à leur racine.
Probablement tout à la fois. Mais il me semble dans tous les cas qu’en tant que simple citoyenne, je ne suis guère équipée ni formée pour intervenir dans ce cas précis, alors que vos fonctions respectives en tant qu’élus municipaux, nationaux, fonctionnaires de police et de justice vous rendent mieux équipés, mieux formés et plus légitimes pour agir.
Je vous remercierais ainsi d’engager les moyens nécessaires pour ne pas laisser la situation s’envenimer ».

Émoi, alors ?

Parmi les réponses officielles qui sont données à voir, on retient ici celle de l’ancienne commissaire turbot du quartier Emmanuelle Oster (« Merci de m’enlever de votre liste de diffusion SVP, je ne suis plus en poste sur le 18e arrondissement depuis le 5 novembre 2021 ») et celle du chef de quartier qui « comprend parfaitement l’émoi » de l’habitante et s’engage à « en reparler avec les différents élus dès que possible » :

« Madame ,
Merci beaucoup pour votre courrier ; je comprends parfaitement votre émoi et nous allons en reparler avec les différents élus dès que possible.
Bien à vous.
Ariel Lellouche, Conseiller délégué auprès du  maire du 18e en charge des séniors et des solidarités entre les générations, référent du conseil de quartier de la Goutte d’Or ».

« En reparler… avec les différents élus… dès que possible… » Active sur le square Alain Bashung et proche de la Mairie du 18e, l’association Jardin Goutte Verte s’émeut elle aussi :

« (Nous avons) contacté des élus de la Mairie du 18e, la DEVE et l’EDL il y a environ 15 jours pour signaler que les « mineurs » SDF étaient de retour au Square Bashung, qu’ils dorment sur des matelas sous notre auvent et commencent à laisser des détritus, des excréments, dans l’espace associatif que nous occupons depuis novembre 2021. Nous passons tous les jours pour nourrir les poules dans le poulailler, et constatons chaque matin qu’ils sont là, endormis (…) Nous ne pouvons pas faire notre travail d’association de jardin partagé dans ces conditions (…) Il faudrait organiser une réunion rapidement avec les différents services: DEVE, service technique, police et agents pour chercher des solutions. Nous avons tous peur que ça dérape à tout moment ».

Ariel Lellouche et La Goutte verte veillent au grain (photo: Jardin Goutte verte)

« En reparler… avec les différents élus… dès que possible… » Face à ce qui « reste un phénomène indigne » (une habitante participant à la conversation et saluant son initiatrice d’un « Merci pour ton désolant témoignage »), les citoyens n’auraient donc que la réunion en Mairie comme horizon ?

Ou la dissolution de l’Assemblée nationale ?

Le vélo d’Obono (?) garé à contre-sens dans la rue Marx-Dormoy (photo CGO 18 avril 2022).

« En reparler… avec les différents élus… dès que possible… » Parmi les destinataires officiels, la députée LFI de la circonscription Danielle Obono ne semble pas avoir répondu à ce jour. Peut-être la fête des associations du 18e le 10 septembre et/ou le banquet culturel de la rue Léon du 11 septembre, évènements annoncés à l’agenda de son compte tweeter, donneront-ils l’occasion à la première élue de l’Assemblée nationale (elle le fut en effet au soir du 12 juin 2022) d’appréhender la rénovation permanente de la Goutte d’Or au regard de son insistant mal-être, – joli défi vraiment politique après avoir perdu (et surtout fait perdre au pays) beaucoup de temps et d’énergie à élucubrer sur le plus improbable premier ministre que Mélenchon voulait donner à la France, pour évoquer une formule que les plus anciens d’entre nous peuvent dater de l’ère Mitterrand/Fabius.

  • On renvoie à cet égard nos lecteurs aux deux billets postés le 30 avril 2022 : – l’un misant avec une belle intuition sur le rapprochement plus moderne Macron-Klein, un rapprochement devenu réalité avec la nomination de l’ancien président de l’ANRU à la politique de la ville (« Si Jaurès eu »), – l’autre mettant en lumière la communication éculée de La France insoumise qui, avec son Iftar Pop’ de Villeurbanne, rivalisait avec la Ville de Paris dans le faux populaire (« Sémantique moi non plus »).
  • Pour une analyse plus approfondie des études en matière de politiques pénales parfois mises en œuvre, un fidèle lecteur du blog nous signale un article paru en 2015 sur « L’ancrage géographique de la délinquance des adolescents infracteurs dans la ville brésilienne de Belo Horizonte » :
    « À l’origine de la recherche que nous présentons ici sur la ville de Belo Horizonte (BH), se trouve la question des politiques territoriales, en particulier pénales, et de leur rapport, officieux ou officiel, à ces mouvements spatiaux : quartier d’où émane l’auteur de l’infraction, quartier où celle-ci est réalisée. Les politiques territoriales concernent tant le soutien direct apporté aux quartiers (largement en retrait derrière la tendance à la pénalisation de la petite délinquance) (Wacquant, 1998 ; Bonelli, 2007 ; Bailleau, 2009 ; Robert, 2010), qu’une volonté moins visible de confinement des problèmes sociaux à l’intérieur des espaces où ils apparaissent. Ce phénomène de confinement va, en outre, bien au-delà de l’existence d’une dimension spatiale dans les politiques pénales susceptibles d’être appliquées par l’autorité judiciaire. Il s’agit également du rôle de la ségrégation spatiale provoquée par l’augmentation des inégalités au niveau territorial, avec ses nouveaux contrastes urbains » (sources https://journals.openedition.org/sejed/7835#ftn2).

Sur le jugement du Tribunal administratif du 2 juin 2022, lire notre billet : « Le TA valide le déclassement de la rue Boris Vian (avec réserve!) ».

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À la tire

L’ANRU détroussée par la Ville sur l’opération Boris Vian

  • Estimant que la convention NPNRU ne lui serait « pas opposable », la Mairie de Paris autorise Paris Habitat à détourner les fonds de l’ANRU affectés à la commercialisation de la rue de la Goutte d’Or.

Entre la rue des Gardes et la rue Polonceau, la façade du 26 au 18 rue de la Goutte d’Or perd encore de sa commercialité au bénéfice du tissu associatif de la Mairie (source image: Estran Production).

On se souvient qu’un permis de construire a été accordé à Paris Habitat par la Ville de Paris en février dernier pour les aménagements de l’extrémité Sud-Ouest de l’îlot Boris Vian (notre billet du 27 avril 2022).

Couvrant les 18-26 rue de la Goutte d’Or, le permis accordé inclut une entrée d’immeuble, un parking, l’opticien de l’angle Goutte d’Or/Gardes et l’ancien local associatif de Paris Macadam destiné à devenir un commerce selon la convention pluriannuelle des projets de renouvellement urbain de la Ville de Paris qui alloue à la requalification de ces deux espaces (l’opticien et l’ancien Macadam) pas moins de 540.820 € dont 51.015 € financés par l’ANRU dans le cadre du NPNRU aux fins d’« améliorer la commercialité de la façade et des pas de porte » (cf. « Retour sur le coût et le financement de l’opération Boris Vian », notre billet du 3 mai 2021, point 9 du budget détaillé).

Détournement de fonds

Cavé Goutte d’Or a contesté ce permis au motif notamment qu’il allait à l’encontre du projet commercial inhérent au budget voté par le Conseil de Paris le 11 décembre 2019. Dans le recours gracieux qu’elle a déposé le 15 avril 2022, l’association soutient que l’arrêté du 15 février 2022 est « entaché d’une erreur manifeste d’appréciation en ce que l’un des établissements recevant du public (ERP) concernés a été mal identifié dans la demande de permis, rendant vaines les consultations sollicitées et avis recueillis par l’autorité instructrice »:

L’un des deux ERP concernés par le projet est correctement identifié comme « boutique opticien » au 24 rue de la Goutte d’Or et, en conséquence, classé comme ERP de 5ème catégorie type M (Magasins de vente, centres commerciaux), indique l’association. L’autre, en revanche, irrégulièrement identifié comme « local associatif » au 22 rue de la Goutte d’Or a été irrégulièrement classé, dans un premier temps comme ERP de 5ème catégorie type L (Salles d’auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou polyvalentes) et, dans un second temps, comme ERP de 5ème catégorie type W (Administrations, banques, bureaux), l’un ou l’autre des types L et W étant impropres à le classer dès lors que le local concerné doit être considéré comme un local commercial.

Selon la convention pluriannuelle dite « des projets de renouvellement urbain de la Ville de Paris cofinancés par l’ANRU dans le cadre du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) », une convention que le Conseil de Paris a autorisé la maire à signer par sa délibération 2019 DU 249 DDCT du 11 décembre 2019, ces deux espaces sont en effet destinés à être des commerces.

L’opération de requalification elle-même insiste d’ailleurs sur la commercialisation nécessaire du secteur, le pétitionnaire du permis de construire Paris Habitat ne manquant pas de souligner dans sa notice architecturale l’objectif du projet : « Améliorer le traitement des limites public/privé et la commercialité de la rue de la Goutte d’Or ».    

Blanchiment

Dans la réponse qu’il a fournie à Cavé Goutte d’Or le 15 juin 2022, l’auteur de la décision (c’est en effet le chef du Service de permis de construire lui-même, dont la délégation est pourtant contestée par l’association, qui légitime sa propre décision) estime que « le projet de convention pluriannuelle de renouvellement urbain du NPNRU n’est pas opposable ».

Or, si elle ne fait pas expressément partie des éléments que doivent examiner les instructeurs d’une demande d’autorisation d’urbanisme, cette convention, qui n’est plus à l’état de projet depuis qu’elle a été signée par la maire en application d’une délibération du Conseil de Paris du 11 novembre 2019, est bien sûr opposable à toute décision de la Ville de Paris. Elle engage en effet la maire et son administration dans le respect du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain).

Cavé Goutte d’Or n’a pas jugé opportun de porter le litige devant le Tribunal administratif, laissant aux riverains qui le souhaiteraient le soin de saisir l’ANRU de ce qu’elle estime être un détournement de fonds à son détriment.

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28-30 rue Cavé

Paris ne viole pas impunément son futur PLU

  • Tout à son souci de voir la Ville « se réaccaparer le foncier parisien » grâce notamment au BRS (bail réel solidaire), l’élu Vert Émile Meunier a, contre toute attente, laissé passer, le 31 mai 2022, une délibération qui ne pourra être exécutée sans violer trois autres délibérations antérieures du conseil.
  • Cavé Goutte d’Or rend publique la note adressée aux élus avant ce vote impossible.

Rue Cavé, été 2022 (D.R.).

Dans un long développement enthousiaste sur le BRS (bail réel solidaire) devant le Conseil de Paris, le président de la 5e  Commission du Conseil de Paris (Urbanisme – Logement – Grand Paris – Politique de la Ville) aurait-il réussi à vendre les deux parcelles des 28 et 30 rue Cavé à la Foncière de la Ville de Paris alors qu’il ne pourra pas être construit en hauteur à ces adresses ?

Prenant notamment appui sur les travaux préparatoires du futur PLU bioclimatique de Paris et sur le sursis à statuer, Cavé Goutte d’Or a fait récemment la démonstration juridique de l’impossibilité de construire légalement plus de deux étages sur les parcelles des 28 et 30 rue Cavé (nos billets des 15 et 17 novembre 2021, 13 février 2022, 19 avril 2022).

Devant l’insistance de la municipalité à faire passer néanmoins un projet de surdensification de la Goutte d’Or au motif qu’il s’agirait de l’accession à la propriété par le biais du bail réel et solidaire, l’association a rendu les élus attentifs au « vote impossible » qui leur était soumis le 31 mai 2022.

Dans une note du 27 mai 2022, Cavé Goutte d’Or partageait en effet l’argumentaire juridique qui rendait impossible à ses yeux le vote de la délibération 2022 DU 64 prévoyant la construction de douze logements en remplacement de deux « dents creuses » sur les emprises des 28 et 30 rue Cavé, cela en raison de l’impossibilité d’y construire plus de deux étages par le jeu combiné :
– 1) du PADD (débat sur les orientations générales engagé par le Conseil de Paris en novembre 2021) qui détermine le règlement du futur PLU bioclimatique et prévoit l’interdiction de surélever les dents creuses ;
– 2) de l’obligation faite aux maires de surseoir à statuer sur toute décision d’urbanisme (en l’occurrence sur les éventuels permis de démolir le 28 et de construire en R+5 sur le 28 et le 30) qui pourrait compromettre l’application du futur PLU (article L151-3 du code de l’urbanisme), ce qui serait le cas de deux bâtiments en R+5 remplaçant deux dents creuses en R+1.
– 3) du vœu des Verts qui, amendé par l’exécutif et voté en novembre 2021 avec une solide majorité, est venu confirmer le processus du sursis à statuer, sursis lui-même renforcé par une jurisprudence Ville de Noves qui transforme la faculté des maires de surseoir à de telles décisions en obligation d’y surseoir.

« La délibération sur le 28 rue Cavé, comme celle sur le 30 il y a quelques mois, tente un forcing/fait accompli », suggérait Cavé Goutte d’Or. « Le Conseil de Paris est comme conduit dans l’impasse par l’exécutif. Peut-être même la cession qui serait autorisée équivaudrait-elle à une perte économique malvenue et donc à une erreur de gestion ».

« Peut-être même la cession qui serait autorisée équivaudrait-elle à une perte économique malvenue et donc à une erreur de gestion » (Cavé Goutte d’Or aux élus, 27 mai 2022). Extrait de la délibération.

Pour faire bonne mesure, l’association ajoutait que « la question des logements sociaux (bail ou BRS) est étrangère au cas d’espèce car la Goutte d’Or n’est pas en zone déficitaire et on peut aussi construire du logement social sur deux étages ».

On sait que, par la voix d’Émile Meunier, les Verts ont néanmoins voté pour la délibération soutenue par Ian Brossat. Rudolph Granier s’y est opposé. Également destinataires de la note de Cavé Goutte d’Or, Pierre-Yves Bournazel et Christian Honoré n’ont en revanche pas pris part au débat.

Bail réel solidaire
contre urbanisme de la respiration

N’a en outre pas eu voix au chapitre, sur ce coup, « l’urbanisme de la respiration » pourtant cher au patron de la 5e Commission, un urbanisme de la respiration soutenu par « la doctrine des écologistes sur la question des dents creuses », également développée par Émile Meunier.

Intervention d’Émile Meunier au Conseil de Paris de novembre 2021* (Bulletin officiel de la Ville de Paris, Débats, 16-19 novembre 2021, page 231). Agrandir le texte.

Le vote aveugle de la délibération 2022 DU 264 ne considère en effet que les prétendus bienfaits de la nouvelle forme d’accession à la propriété que serait le bail réel solidaire. Cela dans un sous-entendu dont les élus n’ont pas mesuré l’ironie : on pourrait en effet surdensifier la ville dès lors que ce serait au nom de la propriété.

* Dans le souci de ne pas tronquer sa citation, à ce qu’il appelle « la doctrine des écologistes sur la question des dents creuses », Émile Meunier ajoute : « il faut aussi faire du logement social pour garder les classes populaires et moyennes (et) pour lutter contre la spéculation », une préoccupation dont Cavé Goutte d’Or avait à l’avance rappelé qu’elle n’avait pas lieu d’être sur la Goutte d’Or qui n’est pas en zone déficitaire de logements sociaux.

> Lire la délibération (pages 219-220) et les débats (pages 313-316).

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Sémantique moi non plus

La com’ de l’Union pop’ mise en tropes

  • Au-delà de la polémique suscitée à Villeurbanne par l’événement « Iftar Pop’ » annulé par La France insoumise parce que finalement pas très laïc, reste le nom de l’événement qui trahit l’abus de biens populaires par les plus populaires d’entre tous.
  • Après les « quartiers pop’ », chère trouvaille dont Colombe Brossel ne se relèvera jamais, la France insoumise tombe à son tour dans ce qu’elle n’appelle pas encore une « maladresse sémantique ».

À gauche, le tweet de Colombe Brossel, alors adjointe PS à la maire de Paris en charge des « quartiers populaires », lançant le 13 mai 2019 l’expression « quartiers pop’ ». À droite, l’invitation de l’Union populaire de Villeurbanne invitant ses ouailles à un « Iftar Pop’ » le 29 avril 2022. Ou comment faire populaire avec une même légèreté communicante et communicative (le tweet de Colombe Brossel, la page Facebook de Villeurbanne insoumise [capture d’écran via la Tribune de Lyon]). Agrandir.

Selon les organisateurs de l’événement « Iftar Pop’ », ce n’est pas tant le nom qui est qualifié de « maladresse sémantique » que la présentation de la soirée évoquant « un repas partagé après la rupture du jeûne pour parler des enjeux du quartier et de l’actualité nationale ».

On ne parle pas de politique à table, auront pensé tardivement les animateurs de « Villeurbanne insoumise » qui ne proposaient qu’« une action de terrain, une rencontre partagée avec les habitants, en aménageant l’horaire pour être le plus inclusif et pragmatique possible ».

« Une maladresse sémantique »

Selon le maire PS de Villeurbanne, « en aucun cas, on ne peut utiliser un moment religieux pour un événement politique. Il y a un mélange des genres que je ne peux pas cautionner ». « Il n’y a aucune accointance entre La France insoumise et la religion », rétorque Gaëtan Constant, l’un de ses adjoints LFI : « Nous avons toujours défendu la laïcité au sein du conseil municipal, sur la même ligne que nos partenaires ». Et l’élu d’évoquer « une maladresse sémantique » :

  • « Dans le cadre de la continuation du travail de terrain, nous souhaitions organiser un repas partagé avec les habitants du quartier. Mais on n’allait pas faire repas à 19 heures devant des gens qui ne peuvent pas manger… Le but n’est pas de fêter la fin du ramadan, juste de permette aux gens de nous rejoindre, pas de porter atteinte à la laïcité », a déclaré Gaëtan Constant à la Tribune de Lyon le 27 avril 2022.

« Ils veulent éteindre la polémique, ils ne font que l’alimenter ! », réagit le Parti radical de gauche (PRG) dans le même journal. Soit, mais dans le tollé médiatique suscité par le projet d’« Iftar Pop’ » et son annulation, personne ne semble avoir relevé la légèreté du pop’ pour populaire sous la plume du parti qui souhaite prendre l’Hôtel Matignon. Or, la maladresse sémantique est là, ou en tout cas là aussi. Et peut-être qu’il y a davantage qu’une maladresse sémantique: une révélation sémantique, comme un lapsus révélateur.

Le peuple raccourci par le roi

C’est au détour d’un des fleurons du Budget participatif de la Ville de Paris, doublement fleuron puisque estampillé en outre « Embellir Paris », que Cavé Goutte avait découvert et rendu célèbre ce que le blog qualifia alors d’« ultime outrage de la Mairie » à l’égard à l’encontre de « ses quartiers » : les appeler « quartiers pop’ » pour faire moins pire (cf. notre page Humeur du 19 mai 2019). Et l’outrage serait d’autant plus sévère qu’il ne viendrait pas de tel ou tel communicant au quart d’heure ou à la nuit blanche, mais de l’adjointe à la politique de la ville, adjointe aux « quartiers défavorisés » selon la terminologie de la loi Lamy qui stipule, dans un langage tout sauf pop’, que « la politique de la ville est une politique de cohésion urbaine et de solidarité, nationale et locale, envers les quartiers défavorisés et leurs habitants » (ici).

Transformer « quartiers défavorisés » par « quartiers populaires » relève déjà du travers politico-lexical mis en lumière par George Orwell dans 1984. Dans le contexte où rivalisent parfois violemment deux partis se voulant populaires, le PS à Paris et la France insoumise à Villeurbanne, raccourcir « quartiers populaires » par « quartiers pop’ », populaire par pop’, relève de l’outrage en effet, – ou pire: du mauvais goût.

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Si Jaurès eu

Hidalgo au 3ème tour : « Élisez-moi maire de la Goutte d’Or ! »

  • Quand la maire de Paris n’avait pas encore trahi sa promesse aux Parisiens de ne pas être candidate à la présidence de la République, elle venait souvent dans la Goutte d’Or et les habitants l’y ont vue beaucoup plus que la députée LFI Danièle Obono, peu investie dans le quotidien de ce quartier pourtant très ‘populaire’ de la capitale.
  • Moralité : après la débâcle personnelle de la maire de Paris, celles du PS et des candidats LR, Verts et PC à la présidentielle, un boulevard est enfin ouvert aux habitants pour reprendre en mains leur quartier.
  • Pourquoi pas via l’ANRU et la création d’un Conseil citoyen Goutte d’Or dans le contexte de la loi Lamy, – ANRU et loi Lamy récemment remises en selle par le président de la République réélu.

Anne Hidalgo a convaincu 11 électeurs de l’extrême Goutte d’Or Sud de voter pour elle au premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril 2022, soit 0,9% de 1266 votants sur 1942 inscrits (sources: visucity.com et Le Monde). Agrandir l’image.

Le « cœur de la Goutte d’Or », comme disent les journaux quand ils évoquent les difficultés d’un des premiers quartiers de Paris classé « populaire » (c’est-à-dire « défavorisé » selon la terminologie plus crue et plus franche de l’article premier de la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, dite loi Lamy) a voté Jean-Luc Mélenchon à près de 70% au premier tour de la présidentielle : 68,4% dans le bureau de vote n° 56 couvrant le secteur en forme d’enclume compris entre le boulevard de la Chapelle au Sud, le boulevard Barbès à l’Ouest, la rue de la Goutte d’Or au Nord, incluant les rues de Chartres et de la Charbonnière, Caplat et des Islettes, cette dernière accueillant la place de l’Assommoir, du nom du célèbre roman d’Émile Zola paru en 1877.

Dans les quatre bureaux de la Goutte d’Or que nous suivons régulièrement sur ce blog, le patron de la France insoumise a obtenu une moyenne de 61,9% des voix, largement devant Emmanuel Macron qui, en deuxième position, remportait 16,9% des suffrages au premier tour (45 points d’écart). La maire de Paris recueillait 0,69% des voix (11 électeurs sur 1266 votants et 1942 inscrits) dans le bureau n° 56 et une moyenne de 1,87% (94 électeurs sur 5069 votants et 7141 inscrits) dans les quatre bureaux n° 55 à 58 de la Goutte d’Or, un quartier dont on rappelle qu’il est littéralement la propriété de la Ville de Paris. Presque entièrement municipalisée depuis sa démolition dans les années 1980, la Goutte d’Or est en effet aujourd’hui presque entièrement gérée par la Ville de Paris qui intervient sur tous les fronts, le logement, les pieds d’immeuble, la vie associative n’étant pas les moindres.

La gouvernance de la Goutte d’Or discréditée

La Mairie de Paris, la Mairie du 18e, les deux maires en place, leurs adjoints respectifs à la Politique de la ville, à l’Urbanisme, au Logement, à la Sécurité, le Conseil de quartier lui-même qui, il y a tout juste un an, organisait avec la bien nommée « Démocratie locale » des déambulations faméliques pour « Embellir la Goutte d’Or », sont sans doute en partie responsables de l’échec des rénovations successives du quartier et du désintérêt des habitants pour la démocratie, représentative et participative confondues (notre billet du 27 juin 2021). Un échec qui, d’élections en élections, a conduit au désaveu cinglant illustré par les scores réalisés dans les quatre bureaux de la Goutte d’Or par Anne Hidalgo en sa double qualité de maire de Paris et candidate du PS à l’élection présidentielle, puisque aussi bien c’est par le PS et ses alliés que Paris gère la Goutte d’Or.

Pour qui suit au quotidien la gérance de la Goutte d’Or par la Ville de Paris via sa Mairie du 18e arrondissement, cette gérance est principalement tenue par Paris en commun et les Verts (respectivement 12 et 7 élus sur 27 dans le 18e arrondissement), les Républicains étant très peu représentés (4 sur 27), la France insoumise et la République en marche pas du tout, LREM l’étant tout au plus par les trois élus Indépendants et progressistes (sources : mairie18.paris.fr).

Absente de la municipalité, LFI se rattrape à l’Assemblée nationale où Danièle Obono a remplacé Daniel Vaillant à la tête de la 17e circonscription de Paris en juin 2017 (cf. notre billet du 30 juin 2017 « La Goutte d’Or (in)soumise à 54% »). On rappelle que Pierre-Yves Bournazel (qui s’est retiré de la Goutte d’Or au moment où il a renoncé à affronter Éric Lejoindre) est pour sa part le député de la 18e circonscription à l’Ouest du boulevard Barbès, surplombant désormais le « quartier défavorisé » (Loi Lamy, article 1er) où il était très actif.

C’est donc bien, brossé à grand trait, le duo Paris en commun-EELV issu des élections municipales de mars et juin 2020 qui gère la Goutte d’Or, comme d’ailleurs il la gérait dans la précédente mandature de 2014 à 2020.

Si aujourd’hui, à la lumière notamment des contre-performances d’Anne Hidalgo sur le terrain et dans urnes, les Verts se sentent un peu plus « décisionnaires », pour le dire comme leur présidente de groupe au Conseil de Paris (« Nous pesons déjà beaucoup au sein du Conseil depuis le début de la mandature. Notre parole est entendue. Et du fait de la majorité ténue, nous sommes décisionnaires », explique Fatoumata Koné au Parisien du 12 avril 2022), le duo Paris en commun-EELV reste déséquilibré à douze contre sept, – une situation que le blog de Cavé Goutte d’Or prédisait à la veille du second tour des municipales de 2020 (cf. « Les Verts fondus dans le paysage commun de Paris en commun? »).

Sept semaines
pour changer de cap

De la soumission des Verts à Paris en commun en 2020 vient peut-être le faible score qu’eux-mêmes ont réalisé le 10 avril 2022 dans les bureaux de vote que nous examinons ici. À l’instar d’Anne Hidalgo qui n’y réunit que 11 votants, c’est dans le bureau de vote n° 56 que Yannick Jadot fait son score le plus bas, ne rencontrant les suffrages que de 63 électeurs dans cette partie du « cœur de la Goutte d’Or » sans doute la plus sinistrée par les rénovations urbaines qui s’y sont succédé.

Avec une moyenne de 6,9% sur les quatre bureaux, Yannick Jadot ne compte que 349 électeurs sur 5069 votants. Avec 349 électeurs pour Yannick Jadot et 94 pour Anne Hidalgo, les deux candidats n’ont réuni au total que 443 électeurs sur 5069 votants et 7141 inscrits. Unis pour le pire et le meilleur selon la formule consacrée, les Verts et Paris en commun ne peuvent ainsi que constater le divorce entre eux et les habitants de la Goutte d’Or. L’inventeur du slogan « Tous mobilisés » qui a marqué du sceau de la frivolité les multiples opérations municipales menées ces dernières années par la gouvernance Verts-PS doit se dire qu’il a dû rater quelque chose.

*

Après s’être soumis à Paris en commun en 2020, les Verts de la Goutte d’Or se soumettront-ils à LFI en juin 2022 ? Les quelques semaines qui nous séparent des législatives des 12 et 19 juin prochains le diront. Nous verrons alors si les aimables négociations entre les états-majors tiendront compte de la liste d’investitures validée par la Commission permanente électorale d’EELV le 21 mars 2022 qui évoquait le nom de Mams Yaffa, figure de la Goutte d’Or et adjoint au maire du 18e chargé des sports, comme candidat pour la 17e circonscription (Barbès-Goutte d’Or) et celui Léa Balage, adjointe d’Éric Lejoindre chargée notamment de la vie associative et de l’alimentation durable pour la 18e circonscription (Barbès-Montmartre). Ou si cette liste sera balayée par la volonté ambitieuse et/ou l’ambition volontaire de LFI : « Nous voulons ambitionner de gouverner », lançait en effet dans une formule bien ampoulée Danielle Simonnet sur le plateau de France info dès le 25 avril 2022, l’oratrice nationale des insoumis ajoutant pour faire bonne mesure sa volonté de renvoyer le président de la République réélu la veille « au rôle de la reine d’Angleterre, c’est-à-dire rien » (merci pour elle).

La campagne en solitaire de Mams Yaffa (Photo CGO, rue St Mathieu, 26 avril 2022).

Si l’on en croit une affiche vite apposée devant le bureau de vote n° 55, dans lequel Yannick Jadot a obtenu 102 votes sur 1217 (8,4%),  Mams Yaffa semble avoir pris le parti de s’en passer, du parti, et de filer à l’anglaise, comme la reine, version Simonnet.

Mais la France insoumise (qui, avec son « Avenir en commun », a déjà repris une partie du logo PS de « Paris en commun » et, avec son « Union populaire », largement investi l’appellation orwellienne des « quartiers défavorisés ») a-t-elle vraiment de quoi pavoiser dans la Goutte d’Or, où certes elle ne manque pas d’occuper les murs (de notoriété publique, le parti de Jean-Luc Mélenchon est celui qui se sert le plus de l’espace public et fait le plus travailler les équipes de nettoyage de la Mairie de Paris) ? Toujours pour qui suit la vie quotidienne de la Goutte d’Or, participe à ses comités de suivis de ci et de ça, se réunit autour des totems chancelants d’Anne Hidalgo ou des projets farfelus de Carine Rolland, son adjointe à la Culture et au quart d’heure, consistant à colorier les rues pour les rendre plus « citoyennes », la France insoumise est inconnue du terrain. Si l’apport ponctuel de LR ou des Indépendants et progressistes aux initiatives d’habitants demeure, les interlocuteurs institutionnels du terrain sont principalement Verts et PS, les autres composantes de Paris en commun étant également peu présentes.

« Les rez-de-chaussée doivent présenter des façades les plus ouvertes possible en évitant l’implantation directement en façade sur voies de locaux aveugles (locaux techniques, de service…) ; les parties pleines doivent être les plus limitées possibles de façon à éviter l’affichage ou la mise en œuvre de graffitis » (article UG.11.1.4 du Règlement du PLU de Paris). Illustration contraire: immeuble Batigère à l’angle des rues Myrha et Affre (Photo CGO, mars 2022).

Il est donc probable que le vote majoritaire de la Goutte d’Or en faveur de Jean-Luc Mélenchon soit principalement un vote pour sa personne, le scrutin des législatives de 2017 ne donnant peut-être pas à LFI tout le poids que pense peser Danièle Obono. On se souvient en effet que la députée qui a remplacé Daniel Vaillant au Palais Bourbon en 2017 a largement bénéficié de l’incruste de Daniel Vaillant qui briguait sa propre succession contre tout le monde, notamment contre Ian Brossat (PCF), contre Colombe Brossel (PS) et contre Béatrice Faillès (LREM), avec le seul soutien de… Bertrand Delanoë. Ce qui fait froid dans le dos quand on pense que les chaînes d’info continue tentent actuellement d’offrir à l’ancien maire de Paris le poste de premier premier-ministre du gouvernement Macron II (nos billets des 11 et 30 juin 2017 : « Quelle Goutte d’Or au Palais Bourbon ? » et « La Goutte d’Or (in)soumise à 54% »).

Avec son « Avenir en commun » inspiré du « Paris en commun » du PS et son « Union populaire » inspirée de  l’appellation « quartiers populaires » vs « quartiers défavorisés », LFI semble vouloir marcher sur de multiples plates bandes, y compris celles de ce joli square de la Goutte d’Or (Photo CGO, mars 2022).

La rue vote l’Anru

Mais il n’est pas nécessaire d’attendre les investitures finales, encore moins la composition du gouvernement de transition, pour remettre dès maintenant en question la gérance de la Goutte d’Or par le tandem Paris en commun-EELV.

Cette remise en question peut avoir lieu dès maintenant. Fidèle à son action toujours très légaliste (au sens où l’on se sert des moyens offerts par le droit pour faire fonctionner les institutions : cela vaut de l’association de quartier à l’ONU en passant par les rouages de l’État et ceux de la Ville), Cavé Goutte d’Or met aujourd’hui ses espoirs dans la confiance réciproque que semblent s’être accordée la présidence de la République et celle de l’ANRU.

Olivier Klein, maire PS de Clichy-sous-Bois de 2014 à 2020, exclu du PS pour cause de rapprochement avec Emmanuel Macron, réélu néanmoins en sa Mairie en 2020, entretemps parrain de la candidature de Benoit Hamon à la présidentielle de 2017 (à ces titres pas éloigné de la gauche dont il est toujours un élu DVG), est également président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), et à ce titre proche des « quartiers défavorisés » de la Loi Lamy.

Il a soutenu Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle, pas par idolâtrie, précisait-il, mais « pour être le relais des quartiers populaires et apporter des idées sur l’avenir de la politique de la ville » (Le Parisien du 12 février 2022).

Emmanuel Macron, de son côté, a terminé sa campagne le 21 avril 2022 à Saint-Denis et réservé sa première visite de président réélu à Cergy le 27 avril. Au-delà des quelques propos convenus qu’il a tenus à Saint-Denis (« L’ensemble des habitants de nos quartiers populaires sont une chance pour notre République » … « message d’ambition et de considération à tous les quartiers trop souvent stigmatisés » … « on ne résout aucun problème en séparant une partie de notre société » … « j’ai la volonté de changer les choses, elles ne bougent pas assez vite », selon le Monde du 22 avril 2022), il reste un engagement renouvelé qu’il appartient « aux quartiers », en l’occurrence à la Goutte d’Or, de surveiller.

Une première piste consiste à saisir l’ANRU du risque de détournement des fonds publics attribués par son intermédiaire à « l’opération Boris Vian ». Au détour d’un permis de construire récemment accordé par la maire de Paris à son bailleur social Paris Habitat, Cavé Goutte d’Or a découvert que les fonds publics affectés au projet de requalification de « l’îlot Boris Vian » risquaient en effet d’être détournés de leur destination. Car, selon la convention dite « des projets de renouvellement urbain de la Ville de Paris cofinancés par l’ANRU dans le cadre du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) » validée par le Conseil de Paris le 11 décembre 2019, l’ANRU est appelée à cofinancer « la revalorisation de commerces de la rue de la Goutte d’Or », cela dans le cadre d’une opération de requalification qui insiste sur la commercialisation nécessaire du secteur, le bailleur Paris Habitat ne manquant lui-même pas de souligner dans sa demande de permis de construire que son projet a pour objectif d’« améliorer la commercialité de la rue de la Goutte d’Or ».

Et pourtant non, puisque plusieurs des espaces expressément destinés à cette commercialisation nécessaire et convenue sont en réalité affectés à des projets associatifs non commerciaux.

Une action consistant à contrôler l’attribution des pieds d’immeubles gérés par la Ville de Paris via son bailleur social Paris Habitat (et au besoin leur mésusage à des fins de trafic de drogue comme l’a rappelé le blog dans son billet du 10 avril 2022) et la destination réelle des fonds de l’opération Boris Vian permettrait aux habitants du quartier de prendre ou reprendre en mains sa destinée. Plusieurs d’entre eux travaillent depuis quelques temps à la création d’un conseil citoyen spécifique au QPV de la Goutte d’Or qui pourrait prendre la forme d’une association Loi 1901 ou d’une coopérative. Cavé Goutte les accompagnent jusqu’à l’été. Renseignements : cavegouttedor@gmail.com.

  • Lire en page Défense du quartier: « Vers un audit de l’opération Boris Vian? » Un permis de construire accordé par Anne Hidalgo à Paris Habitat vient entériner la politique associative de la Mairie du 18e qui favorise l’attribution des pieds d’immeubles des bailleurs de la Ville aux associations au détriment des commerces et des projets commerciaux, voire au détriment de l’ANRU et des fonds publics distribués par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine.
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