Cadastrophe

Le cadastre enterre le 5 rue Myrha debout

Cadastre de Paris (capture du 27 février 2013).

Cadastre de Paris, feuille CG 01 (capture du 27 février 2013).

Le blog du 28 rue Affre a signalé récemment que la parcelle n° 85 correspondant au 5 rue Myrha était blanchie sur le cadastre de Paris, ce qui revenait à la désigner comme libre alors que, précise-t-il, le 5 rue Myrha est « encore debout ».

Nous saluons ici la vigilance de notre confrère et, à sa suite, mettons en garde le  voyageur distrait qui, le nez dans les friches de la SEMAVIP, se promènerait dans la Goutte d’Or avec la seule carte du cadastre sous les yeux contre le risque (au demeurant agréable) de se heurter à cet édifice Louis-Philippe dont Cavé Goutte d’Or a demandé la préservation au titre des monuments historiques le 11 juin 2012 (lire la demande).

Pas plus que le PLU

Une première réponse est parvenue à Cavé Goutte d’Or cette semaine. La Directrice régionale des affaires culturelles, Madame Muriel Genthon, informe l’association que la Conservation régionale des monuments historiques a soumis sa demande de protection du 5 rue Myrha à la Délégation permanente de la CRPS (Commission régionale du patrimoine et des sites) qui, lors de sa séance du 20 novembre 2012, a « estimé que la mention de l’immeuble au PLU (Plan local d’urbanisme) constituait une mesure de protection suffisante ».

Un recours contentieux peut être formé dans les deux mois, précise Mme Genthon, période que Cavé Goutte d’Or entend mettre à profit pour étudier les garanties qui seraient réellement offertes par la seule inscription du bâtiment au PLU, sachant que le PLU dépend de la Municipalité et non de l’État, ce qui – en soi – n’est pas une tare, sauf à mesurer combien la SEMAVIP et ses alliés en mairies (de Paris et du 18e) ont l’intention de faire de ce nouvel angle d’îlot arraché au patrimoine du quartier un bloc modifiant radicalement le parcellaire de la Goutte d’Or.

L’îlot trésor

Cadastre 5 M 2En témoigne la carte du cadastre reproduite ci-dessus et ci-contre où, étrangement, la parcelle n° 113 correspondant au 19 rue Affre est encore ‘libre’ d’immeuble construit en ce 27 février 2013 alors qu’elle est depuis longtemps recouverte par une abominable boîte d’allumettes dépareillant le paysage urbain.

Des observateurs avisés se demandent d’ailleurs si une lecture diagonale des plans cadastraux ci-dessus ne conduit pas à imaginer une emprise sidérante de l’îlot entraînant dans les affres – osons le rapprochement ! – des démolisseurs le fond de la parcelle n° 84 correspondant à un bâtiment sur cour du 3 rue Myrha, à l’origine partie des plumasseries Loddé, aujourd’hui blanche parcelle n° 83 bien connue de nos lecteurs.

PLU foncier, tu meures

Déjà, on s’en souvient ici, la SEMAVIP avait affiché les deux adresses des 7 et 5 rue Myrha sur les panneaux publicitaires de son récent massacre du 7 (voir ci-contre) et, pour l’instant, aucune garantie ne paraît donc susceptible d’être assurée par le seul PLU.

Dans une première démarche avant recours, Cavé Goutte d’Or demande à la DRAC la production du verbatim de la Délégation du 20 novembre 2012 qui aurait décidé que le PLU ferait l’affaire.

Cet article, publié dans 5 rue Myrha, Articles, est tagué , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.